Qu'est-ce que c'est ? A partir de cette page vous pouvez proposer le billet « Cirta, Annaba, Madrid » sur différents sites grâce aux liens de la partie Social Web afin qu'il y soit sauvegardé et partagé, ou vous pouvez utiliser le formulaire E-mail pour envoyer un lien par email.

Social Web

E-mail

E-mail It
03 avril 2008

Cirta, Annaba, Madrid

Ecrit dans : Fronton

Dans notre série périodique « Les bonnes nouvelles de la culture pour galvaniser le moral des troupes », nous en avons retenu trois pour ce numéro.

D’abord cette annonce du wali de Constantine d’un théâtre « d’envergure méditerranéenne » et d’un village de la communication. On ne peut que s’en réjouir pour cette ville, unique au monde par son site, si précieuse pour notre histoire, de la plus lointaine Antiquité aux temps modernes, berceau ou accueil de grandes figures de la pensée, des lettres et des arts, et qu’un destin contrarié, comme pour la plupart de nos cités, a précipitée dans un Rummel d’inculture.

Se réjouir aussi qu’un wali exprime enfin une ambition de cet ordre quand la plupart de ses pairs, étrangement silencieux en la matière, pensent sans doute que les problèmes, assurément graves, de logement, de transport ou de voirie, les dispensent de penser à la culture. Faut-il démontrer en quoi celle-ci peut au moins aider à l’épanouissement de leurs administrés et à la gestion d’une ville ou d’une région ?

Mais pour revenir à notre chère Cirta, pourquoi ne pas envisager une grande salle polyvalente en mesure d’accueillir des spectacles de tout ordre (cinéma, théâtre, concerts de musique, chorégraphie…) et la mise aux normes internationales de l’ancien théâtre ? Quant au deuxième projet, concept en vogue ces derniers temps, que dire, sinon qu’avant de construire un village de la communication, il faut peut-être s’assurer de construire la communication dans la cité.

Deuxième bonne nouvelle : la tenue à Annaba d’un colloque sur le poète Si Mohand Ou Mhand. L’an dernier plusieurs de ses poèmes avaient été traduits en arabe le rendant accessible aux lecteurs qui ne peuvent le lire ni en kabyle ni en français. En s’échappant en quelque sorte de Tizi Ouzou, le barde mélancolique et révolté se voit rétabli davantage dans sa dimension nationale, lui qui a passé une part importante de sa vie à arpenter les routes du pays, y compris Annaba lors de son voyage à Tunis, exprimant partout la douleur des Algériens indissociée de ses propres déboires. Troisième bonne nouvelle : la semaine culturelle espagnole qui nous apporte quelques parfums de ce pays auquel tant de choses nous rattachent.

Mais au-delà des lieux limités où l’évènement se déroulera, comment ne pas déplorer que la télévision nationale n’aura sans doute pas l’idée d’offrir une soirée espagnole, comme elle pourrait le faire d’ailleurs pour chaque manifestation internationale qui se déroule ici ? En bonus, cette quatrième nouvelle : il y avait d’autres bonnes nouvelles, mais hélas plus de place. Bref, s’il faut râler, ne désespérons pas.

Ameziane Ferhani


Retourner à : Cirta, Annaba, Madrid