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28 mars 2008

L’ombre américaine sur Damas

Ecrit dans : Bazooka

Vous auriez un esprit bien mal tourné si vous voyez une relation de cause à effet entre la tournée de Dick Cheney et l’absence du roi saoudien et du président égyptien au sommet arabe de Damas. Vous l’aurez carrément soupçonneux si vous prenez argument des déclarations du vice-président américain appelant les souverains arabes à bien réfléchir avant de se rendre en Syrie pour croire à cette relation.

Mais alors si vous trouvez dans la concordance des raisons invoquées par l’un et les autres que le régime syrien s’oppose au règlement de la crise libanaise, vous coupez le cheveu en quatre. Si le boycott des deux poids lourds du Proche- Orient que sont l’Egypte et l’Arabie saoudite n’a rien à voir avec le point de vue américain, par quoi se justifie-t-il ? Mais par une position indépendante, pardi !

La position indépendante des Etats arabes coïncide, sans plus, avec la position tout aussi indépendante des Etats-Unis. D’ailleurs, ces Etats n’ont-ils pas tous et sans exception réclamé l’amitié américaine pour une raison ou pour une autre, à un moment ou à un autre ? N’ont-ils pas dit et répété, qu’à bien réfléchir, les Américains n’avaient pas de meilleurs amis que les Arabes ? Certains Arabes plus que d’autres, bien sûr ! Et pour le prouver, ne se livrent-ils pas à une véritable compétition, à une saine et belle émulation pour prouver qui est plus ami que l’ami ?

A tel point que les dirigeants américains sont obligés à un délicat travail pédagogique pour leur expliquer gentiment que le critère de l’amitié n’est pas verbal mais se décline dans des engagements concrets pour l’énergie, dans la lutte contre les mauvais Arabes «extrémistes» et dans le respect secret ou manifeste d’Israël. Les extrémistes sont connus : Hamas, le Hezbollah et la Syrie qui s’ingère dans les affaires libanaises.

D’ores et déjà, le sommet de Damas est un sommet raté pour la Syrie et réussi pour les Etats-Unis. Il sera la rencontre du constat que la lutte entre les Etats-Unis et les aspirations arabes à la libération passe désormais entre pays arabes. Il était temps qu’on passe d’une fiction, une fiction très populaire mais une fiction quand même, à la réalité nue des intérêts et des alignements des régimes qui n’ont rien à voir entre eux en dehors de leur commun despotisme. Puisse chaque peuple arabe tirer les leçons pour lui-même.

MOHAMED BOUHAMIDI


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