Histoire de couleur noire

Plutôt plus démocratique par rapport à la clause favorisant l’aîné d’âge des élus en cas d’élection à nombre de sièges égaux entre deux partis aux municipales, celle nouvellement décidée par le ministère de l’Intérieur donnant bonus au nombre de voix récoltées, produit d’étranges bruits dans des bourgs d’Algérie.

Il en est ainsi des tensions enfouies entre clans d’une commune kabyle, contre les « extra muros » : entendre ces familles venues d’autres régions du pays. Surplombant une magnifique vallée livrée dans la décennie 70 à une industrialisation forcenée et à présent cassée, le village, devenu chef lieu de Daïra de Tizi Rached, a vu ses recettes locales gonfler, ainsi que l’arrivée d’une main d’œuvre « étrangère » au bled.

Les ressources formidables ont été englouties par les précédentes municipalités dans la gabegie et des intérêts prédateurs. Résultat : la population se retrouve dans une nasse de tensions induites par le chômage, et une explosion démographique, non accompagnée par le développement de structures socioculturelles.

Dans la récente joute subséquente aux règles introduites par le ministère de l’Intérieur les partis X et Y (inutile de les citer : l’hypothèse tiendrait que les autres n’auraient pas fait mieux), il y a eu - scandaleuse dans l’Algérie de 2007 – comme une campagne raciste avant et après le scrutin contre les « porteurs de bottes noires », ceux d’une autre « ethnie » dont des ancêtres portaient des bottes noires pour le métier de boucherie. Indignes donc à gérer les affaires de la cité.

Même si le maire élu est, d’activité de tous les jours, professeur au lycée du gros bourg. Cette petite histoire serait inachevée si de mémoire on n’allait aussi vers ces autres dits noirs de pieds de période coloniale française. Tout de blanc vêtus, exceptées leurs bottes noires ; et bras « d’asservissement » a prudemment dit Sarkozy.

Mais aussi ô combien parmi eux courageux et talentueux à défendre le mouvement d’indépendance nationale. Et à aimer l’Algérie. Dans Google, vous trouverez cette définition qui leur a été accolée en sarcasme, surtout par les dominants de France : « Le fait de devoir travailler pieds nus et jambes de pantalons retroussées dans la fange noirâtre leurs rendaient les pieds noirs au bas des mollets blancs ». Morale de l’histoire on n’est jamais ni tout à fait blanc ni tout à fait noir.

Belkacem Mostefaoui

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