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19 octobre 2007

Che Guevara, 40 ans après, il dérange encore

Ecrit dans : Ce monde qui bouge

«Ne tremble plus et tire ici, car tu vas tuer un homme…» ont été les derniers mots adressés par Ernesto Che Guevara au sous-officier bolivien Mario Terán, avant que ce dernier n’appuie sur la gâchette. Ironie de l’histoire, cet homme qui a exécuté Guevara sur ordre de ses supérieurs et de la CIA, aujourd’hui âgé de 80 ans, vient de retrouver la vue après avoir été opéré de la cataracte… par des médecins cubains ! Quarante ans après, malgré la chute du mur de Berlin, l’effondrement de l’URSS et des pays ex-socialistes de l’Europe de l’Est, Che Guevara hante encore le monde des vivants.

Son prestige est resté intact notamment chez les jeunes qui arborent des teeshirts avec son effigie. Il est l’image même du révolutionnaire romantique, d’un homme porteur de valeurs révolutionnaires anticapitalistes, qui s’est dévoué jusqu’au sacrifice suprême pour la libération et l’émancipation des peuples opprimés du tiers-monde, soumis au joug impérialiste.

Mais qui est cet homme dont l’image inquiète encore les milieux d’affaires néo-libéraux au point où l’on a assisté à l’occasion du quarantième anniversaire de son assassinat à une mobilisation de plusieurs médias occidentaux pour tenter de détruire le mythe ? Ernesto Che Guevra est né en 1928 en Argentine. Issu d’une famille relativement aisée, il est étudiant en médecine à Buenos Aires quand il décide d’entreprendre, au début des années 1950, un voyage à travers l’Amérique latine avec son ami Alberto Granada.

Durant son périple, il découvre un continent sud-américain pauvre, humilié, soumis au règne des dictatures des Somoza, Trujillo, Strossner, Batista, mis en place et soutenus par les Etats-Unis, sous prétexte de menace communiste. En 1954, il se trouve au Guatemala où il assiste au renversement du régime progressiste du président Arbenz orchestré en sousmain par la CIA. C’est au contact de ces réalités que se forge sa vision progressiste du monde.

Toutefois, sa rencontre en 1955 avec Fidel Castro à Mexico constituera un tournant dans la vie de celui qui allait devenir l’icône de la révolution mondiale progressiste. Il se lie d’amitié avec le futur dirigeant de la révolution cubaine et s’embarque avec une poignée de guérilleros, les «barbudos», vers Cuba soumis au joug du dictateur Batista. La Havane, la capitale, était alors une ville de plaisir, de boîtes de nuit et de maisons de jeux aux mains de la mafia nord-américaine. Une fois à Cuba, il multiplie les coups de main contre les forces de la dictature et s’affirme rapidement comme chef militaire.

C’est lui qui, à la tête d’une colonne de «barbudos» libère Santa Clara avant de prendre La Havane et préparer l’arrivée de Fidel Castro. Bien sûr, en révolutionnaire qu’il était, Guevara ne fait pas dans la dentelle. Si une partie du pouvoir de Batista et les chefs mafieux parviennent à quitter précipitamment Cuba, leurs relais locaux, leurs hommes de main et des tortionnaires notoires sont passés par les armes par les révolutionnaires cubains. Leurs cabarets et autres maisons de jeux sont saisis. Certains transformés plus tard en «lieux de culture».

La majeure partie du personnel de ces boîtes de plaisir, les capitalistes et hommes d’affaires véreux, s’enfuient vers les Etats-Unis, vers la ville toute proche de Miami : ce sont ces garçons, ces croupiers, ces videurs de boîtes et autres proxénètes qui constitueront plus tard le gros des troupes anticastristes.

En 1963, après son discours d’Alger très critique envers l’URSS, à qui il reprochait un certain impérialisme économique vis-à-vis des pays du tiers-monde, il décide d’abandonner toutes ses fonctions officielles pour exporter la révolution afin d’aider à la libération des peuples.

Le Congo d’abord où il s’y rend à partir d’Alger, ville où il a séjourné à quatre reprises. Puis la Bolivie où, blessé, il est capturé en 1967 avant d’être exécuté dans l’école du village de La Higuera. Aujourd’hui, 40 ans après, ses idées incarnent encore l’esprit de révolte contre le délire néolibéral capitaliste. En cela, bien que mort, il dérange encore.

Hassane Zerrouky


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