Prise de conscience
Ecrit dans : Editorial Liberté
Ceci pour dire qu’il n’y a pas lieu de chercher un coupable là où il ne peut exister, car chacun de nous porte quelque part une part de responsabilité, mais de réfléchir à la manière de soustraire nos enfants de l’endoctrinement et de l’embrigadement qui peuvent se faire partout et nulle part : l’école, la mosquée, le café du coin et même la maison ; on n’a que l’embarras du choix quand les enfants sont livrés à eux-mêmes, quand il y a une démission des parents et de la famille.
Il est aisé, quand on parle de l’intégrisme et de ses expressions violentes de trouver dans l’École algérienne le coupable idéal. Comme serait idéale, dans l’imaginaire collectif, l’éducation de nos enfants quand elle est exclusivement circonscrite au contexte aseptisé d’une école censée leur apprendre les valeurs sociales, l’amour du prochain, la tolérance…
N’est-ce pas, qu’une telle manière de voir, sert plutôt à se donner bonne conscience face à ce qu’on pourrait appeler, si on venait à forcer le trait, “de démission collective”. Le cheminement du jeune collégien, qui s’est transformé en bombe humaine à Dellys, nous enseigne, que ce n’est pas nécessairement un voyou qui fait le terroriste, comme il nous apprend également, que ce n’est pas fatalement un assidu de la mosquée qui fait l’intégriste religieux.
Ceci pour dire qu’il n’y a pas lieu de chercher un coupable là où il ne peut exister, car chacun de nous porte, quelque part, une part de responsabilité, mais de réfléchir à la manière de soustraire nos enfants de l’endoctrinement et de l’embrigadement qui peuvent se faire partout et nulle part : l’école, la mosquée, le café du coin et même la maison ; on n’a que l’embarras du choix quand les enfants sont livrés à eux-mêmes, quand il y a une démission des parents et de la famille.
Pour reprendre l’exemple du collégien kamikaze, n’y a-t-il pas lieu de s’interroger pourquoi dans sa famille personne ne s’est inquiété de son absence prolongée de l’école ? À l’école, on n’a pas cherché à comprendre pourquoi un si brillant élève a cessé d’assister aux cours ? Ou est-ce trop demander ?
Autant de questions qui ne trouvent pas de réponses, comme ne trouvera pas de réponse, cette question selon laquelle on voudrait savoir comment un adolescent arrive à imposer son dictat à ses enseignants et aux responsables de l’établissement éducatif. Jusqu’à preuve du contraire, un enseignant n’a jamais été formé pour jouer au “flic” dans une salle de classe ? À chacun son métier dirons-nous. Cependant, quand la situation vient à l’exiger, un policier peut faire son métier, même dans une école.
Zahir Benmostepha
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