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22 août 2007

La malédiction des “proches”

Ecrit dans : Contrechamp

Dans presque tous les grands scandales financier, commercial et immobilier qui font la chronique judiciaire de ces dernières années, on retrouve des “proches”. Leurs noms apparaissent subitement au milieu de ceux de cadres corrompus ou d’affairistes corrupteurs. Sans être liés directement au personnel incriminé, ils sont souvent là pour avoir malhonnêtement profité de l’opération irrégulière qui est en cause ou pour avoir facilité par leur influence un acte de malversation. Ils ont la particularité de bénéficier d’un lien de parenté, d’une communauté de lieu de naissance, d’un compagnonnage passé avec une personnalité qui occupe une haute fonction ou une position officielle de prestige.
Plusieurs affaires qui ont éclaté ces dernières années, et peut-être d’autres qui n’ont pas  —ou pas encore— éclaté, engagent des “proches de…” Et même quand ils ne sont pas directement éclaboussés, les “proches” ne sont pas loin. C’est qu’ils savent parfois se tenir suffisamment à distance pour se faire arroser sans se mouiller.
Avant d’aller plus loin dans la considération de ce phénomène, peut-être faut-il d’abord tenter de définir ce qu’est un “proche”. C’est quelqu’un qui par sa relation se met en position d’influer sur les décisions et d’influencer les décideurs en tout genre. Ainsi, ils ne sont pas forcément à des postes de décision, en tout cas pas ceux qui leur permettent de se sucrer. Leur influence vient de leur proximité avec les vrais détenteurs de la décision et s’impose à d’autres décideurs du moindre rang, mais d’une plus grande efficacité prévaricatrice quand il est occupé par des responsables capables d’indélicatesse.
Les “proches” servent de couverture à ces gestionnaires malhonnêtes. Pas toujours avec l’efficience qu’ils espèrent, heureusement. Ceux-là, par contre, arrivent presque toujours à tirer leur épingle du jeu, soit avant, soit pendant, soit après que le scandale parvient jusqu’à nos oreilles et ne finisse au tribunal. Pour cela, il y a mille artifices qui vont de l’omission de citation en passant par l’arrêt de renvoi scellé et non négociable jusqu’à la liberté provisoire ou la libération pour raison de santé.
Comment parviennent-ils à ce statut de “proches” ? Par tout les moyens. La parenté, la région, la simple fréquentation d’un puissant leur servent de piédestal. Parfois, l’alliance conjoncturelle politique, clanique ou d’intérêt, quand elle est de notoriété publique fait foi de ce rapport de sponsoring entre “le proche” et son tuteur. La connivence de ce dernier peut être réelle ou fictive, mais son “proche” en use avec la même efficience, En approche le proche de si reprochable manière, certains responsables y voient le moyen de courtiser le représentant du parrain qu’ils n’ont pas. Pourtant, la connivence de ce dernier peut être réelle ou seulement supposée. Il faut le signaler. D’ailleurs, un haut fonctionnaire s’est obligé, il n’y a pas longtemps, à se démarquer par voie de presse contre les agissements de son frère.
Ah ! La famille —au sens large et dans tous les sens — ce qu’elle ne peut pas nous faire faire !

Mustapha Hammouche

 


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