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26 juin 2007

MERCI MOULOUD !

Ecrit dans : Pousse avec eux

Abdekka à Sétif. A la recherche du second souffle ?»Kahla ou kahla !

C’est terrible cette gêne qu’éprouvent les nouveaux ministres de la Communication lorsqu’ils sont installés dans leurs fonctions. Leurs premières interventions sont toutes empreintes d’enthousiasme et de promesses fermes de défense de la liberté d’expression. Quelques heures après, ou quelques petits jours après, la récréation terminée, les rappels à l’ordre lancés, ces bons commis de l’Etat reviennent dare-dare à la seule fonction effective que je leur connaisse : celle d’affirmer sans ambages qu’il n’est pas question d’ouvrir le champ de l’audiovisuel au privé, que la télévision indépendante n’est pas à l’ordre du jour et que si de nouvelles télés et radios doivent être créées, elles ne seront que des annexes siamoises de l’Unique. Et c’est dans ce contexte plus proche du bunker que de la communication que je mesure une nouvelle fois, une fois encore, une fois de plus l’acte fondamental commis par un certain Mouloud Hamrouche en 90. Il a ouvert un vasistas dans le bunker, orifice par lequel les malotrus balbutiants que nous étions se sont extirpés de la prison et ont volé de leurs propres ailes. Très sincèrement, je pense que même si nous avons conscience d’un tel acte, nous n’en mesurons pas tout à fait, totalement, complètement, la portée révolutionnaire. Qu’on l’aime ou qu’on ne l’aime pas, Hamrouche a provoqué une fissure dans l’édifice blindé du régime. Il a osé l’impensable. Il a cassé le code sacré du non moins sacré coffre-fort de l’information. En vérité, aujourd’hui encore, même si ce n’est peut-être pas dit publiquement, mais juste chuchoté en alcôves, Hamrouche a blessé au corps le système, il lui a porté un coup sévère jamais vraiment cicatrisé dans la mémoire teigneuse et vengeresse des gardiens du temple. Si Mouloud est celui par lequel la presse privée, ce chancre cancéreux, a pu voir le jour. Beaucoup, dans le sérail, doivent lui en vouloir à mort aujourd’hui encore de leur avoir légué et mis sur le dos des canards aussi bavards et curieux. Leur rancune est tenace. Les hommages aussi. 17 ans après cet acte fondateur de la libre expression en Algérie, je voulais que son auteur en soit, ici, remercié. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

Hakim Laâlam


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