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12 juin 2008

La bataille des technologies

Ecrit dans : Editorial Expression

L’acharnement que met l’Occident à convaincre l’Iran à mettre un terme à son programme d’enrichissement ne peut s’expliquer que par la volonté des pays industrialisés à maintenir les pays arabes, et plus largement musulmans, dans leur état de dépendance, voire de sous-développement, dans un secteur clé et en même temps stratégique: le savoir scientifique et technologique.

C’est tellement vrai que les Etats-Unis et Israël, notamment, se sont fait un devoir d’interdire aux Arabes l’accès à la haute technologie, en mettant sur pied un arsenal de satellites espions dont la mission première est de surveiller toutes activités scientifiques et technologiques arabes et, si besoin, les détruire dans l’oeuf, avant que celles-ci ne deviennent concurrentielles ou dangereuses.

C’était le cas en 1981, quand l’aviation israélienne avait détruit la centrale nucléaire irakienne de Tamuz, comme le raid en septembre 2007, toujours israélien, contre une installation syrienne soupçonnée d’avoir des rapports avec le nucléaire. Israël encore, menace clairement d’attaquer les centrales nucléaires de l’Iran.

Le président américain, George W.Bush, en tournée en Europe, a encore réitéré hier que toutes les «options» sont sur la table, y compris militaire, même s’il dit continuer à «préférer» une solution diplomatique, qui consiste certes, en le renoncement, par l’Iran, à toute velléité de maîtrise technologique et scientifique.

Si Israël a pu s’implanter en Palestine et gagner toutes ses guerres contre les Arabes c’est au simple fait que ce pays, dont la population provient de la diaspora européenne, avait une avance technique, scientifique et technologique incommensurable.

Et cette avance s’est encore accentuée ces dernières années au moment où certains Etats arabes, parmi les plus riches, non seulement stagnent dans ce domaine, mais placent en outre des centaines de milliards de dollars aux Etats-Unis, notamment, contribuent et irriguent directement par leur argent le développement des sciences de ce pays, quand des milliers d’ingénieurs, de physiciens nucléaires, d’informaticiens, de techniciens supérieurs arabes de haut vol peuplent les laboratoires et entreprises étrangères, au plus grand bénéfice de l’Amérique du Nord et de l’Europe et, bien sûr, au grand détriment du développement de leurs propres pays.

Il faut relever cependant, que les pays arabes, singulièrement, qui enregistrent des retards abyssaux en matière de liberté et de droits de l’homme - conditions sine qua non - à tout développement d’un pays, continuent de brimer leur intelligentsia, de l’écarter des affaires, ne lui laissant, quand elle n’est pas encouragée dans ce sens, que le choix des chemins de l’exil.

C’est ainsi que des femmes et des hommes formés à coup de milliards de dollars se retrouvent à offrir, aux pays d’accueil, leurs savoir et connaissances scientifiques. C’est cela le paradoxe des pays arabes. Lorsque ce n’est pas Israël qui veille à ce que les Arabes n’accèdent pas au savoir-faire technologique, ce sont les dirigeants arabes eux-mêmes qui, par leur vision étroite des choses, par leur soif du pouvoir y suppléent.

On comprend que les six pays qui dominent le nucléaire veulent interdire à l’Iran l’accès à la maîtrise de cette technologie. De fait, l’ancienne Perse est dans le vrai et son combat pour le nucléaire est en réalité celui de tous les pays en développement, a fortiori celui des Arabes et des musulmans.

N. KRIM


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