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12 mai 2007

RESISTANCES !

Ecrit dans : Pousse avec eux

C’est officiel ! Le métro d’Alger va enfin voir le jour

Il en a de la chance, lui !

Sensation grisante en quittant hier vendredi la ville de Bordj-Bou-Arréridj. Comme une injection de dopant puissant. Intermède de quelques heures loin des bruissements de la capitale, hors de portée des dernières rumeurs sur la santé de l’un, sur la faillite de l’autre et sur le grincement des couteaux qui s’aiguisent à l’ombre d’une campagne.

Rencontre avec les lectrices et les lecteurs de Bordj. Déjà, nous ne sommes plus dans la configuration traditionnelle d’une vente-dédicace en librairie où les gens viennent, vous saluent, vous disent tout plein de gentillesses, prennent des livres, demandent quelques mots griffonnés, puis s’en vont. Ici, les gens s’assoient, s’incrustent délicieusement.

Filles et garçons de l’association «Tatalouâte» mettent un joyeux barouf. Chahrazade, Rachid, Malika et les autres sont porteurs d’un projet hérétique dans le pays de Belkhadem. Ils ont décidé d’afficher sur le fronton de leur association ce mot d’ordre sans appel, «Rien ne peut se faire sans les femmes !» On entendrait presque Aragon au cœur de Bordj.

Juste à côté, encore plus joyeux luron et plus déterminé à faire triompher l’humour et ses notes de blues, il y a Mohamed. Sa guitare accrochée à lui comme une seconde peau, il nous balade, de rire en hochement de tête dans son Bordj, celui de l’errance désabusée. Après Aragon, Dylan s’invite ici. Le tout mitraillé par les flashes de l’infatigable docteur Nacer.

Il a créé un site Internet dédié entièrement à la région et à la ville de Bordj, www.bba34.com. Ce site, c’est son enfant. Il le bichonne. Il le nourrit de photos et de reportages. Presque aussi consciencieusement qu’il couve ses deux filles. Elles sont là, des violons à la main et l’air lutin devant mon étonnement. Elles jouent de cet instrument, et le brouhaha d’Alger me semble encore plus lointain, plus ridicule d’insignifiance. 18 heures. Les chaises sont encore là. Seuls leurs occupants changent.

Une rotation source d’un bien agréable vertige ponctué par les mains serrées, des visages qui réapparaissent après des éclipses de plus d’un quart de siècle. Rendez-vous est pris avec les garçons et filles de «Tatalouâte». Ils ont plein de projets dans la besace de leurs ambitions. Mais pour tous, une idée force : «Il ne s’agit pas de créer un nouveau genre de rapports femmes hommes.

Il faut juste que les deux retrouvent leur place ancestrale dans un Bordj qui a toujours consacré, bien avant l’heure, bien avant Sarkozy, la parité, la cohabitation et la mixité.» Bordj est déjà loin. J’aborde El M’hir et dans mon lecteur CD, Mohamed entame le dernier couplet de son blues du «Belaredj». Les cigognes m’accompagneront jusqu’à Ahnif.

Ensuite, je le sais, je serai rattrapé par Alger, ses rumeurs sur la santé de l’un, sur la faillite de l’autre et sur les couteaux qui s’aiguisent à l’ombre de la campagne pour les législatives. Je fume du thé et je reste éveillé, le cauchemar continue.

Hakim Laâlam


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