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18 mai 2008

Intox et paradoxe

Ecrit dans : Point Zéro

Un projet de loi déposé à l’assemblée, cela n’arrive pas tous les jours, les députés algériens se contentant généralement d’aller au travail comme on va à l’école, c’est-à-dire écouter le professeur parler, poser quelques questions et oublier de faire ses devoirs.

Que ce soit un parti islamiste, le MSP, qui demande la dépénalisation du délit de presse, c’est un paradoxe de plus. Ses adversaires, et particulièrement le RND, grand parti démocrate, a accusé le parti islamiste de faire « dans la vente concomitante », le MSP ayant aussi demandé dans la même proposition l’annulation de l’autorisation du ministère des Affaires religieuses pour les imams qui prêchent dans les mosquées.

Peut-être. Mais pourquoi le RND n’a-t-il jamais pensé à déposer un projet de loi sans vente concomitante, en demandant simplement la dépénalisation du délit de presse ? Le RND, très moderne, a ensuite expliqué que les imams non contrôlés prêcheront l’islamisme dur.

Est-ce vraiment vrai ? Ne voit-on pas chaque vendredi les imams officiels agréés par le ministère, hurler et crier, s’envoler dans des prêches enflammés et radicaux, accusant les femmes en jeans de causer les séismes, les non-pratiquants d’induire les sécheresses et les chrétiens les épidémies ?

Les paradoxes sont encore là, c’est le wali d’Alger, républicain, qui a ordonné la fermeture de 78 bars à Bab El Oued, là où le FIS des années 1980, maître du quartier, ne l’a pas fait. C’est encore le gouvernement algérien, républicain, qui a fermé 2000 points de vente d’alcool sur le territoire national.

Résultat de cet islamisme sans islamistes ? Les gens vont boire dans les parkings, les oueds, les bas-fonds et les bas-côtés des routes. Quant aux imams non agréés, ils vont prêcher dans les maquis. Restent les journalistes. Un jour peut-être, dans ce pays du paradoxe, ils feront les deux en même temps, en alternance.

Chawki Amari


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