Raisons
Ecrit dans : Editorial Liberté
Hormis les mises à la retraite et les “appelés à d’autres fonctions” qui sont synonymes parfois d’un limogeage déguisé, nombre de walis ont traversé des situations difficiles, alors qu’ils se sont vu confier des missions inhabituelles, comme une participation active à la réalisation du programme présidentiel par leur implication directe dans les grands projets.
Censé être un procédé ordinaire dans la vie administrative du pays, le mouvement des walis a pris cette fois un caractère particulier au point de susciter de l’intérêt. Annoncé depuis un moment, ce mouvement n’a pas été opéré. Personne ne connaît la raison de ce retard, tout comme les motifs de mutation de nombre d’entre ces walis. Car, si la gestion des émeutes et autres crises peut être une raison suffisante de changement, la liste (non exhaustive) divulguée démontre que l’on n’y tient pas réellement compte.
Hormis les mises à la retraite et les “appelés à d’autres fonctions” qui sont synonymes parfois d’un limogeage déguisé, nombre de walis ont traversé des situations difficiles, alors qu’ils se sont vu confier des missions inhabituelles, comme une participation active à la réalisation du programme présidentiel par leur implication directe dans les grands projets. La gestion du tracé de l’autoroute Est-Ouest, le million de logements, les infrastructures… et l’héritage de l’épineux et sensible dossier du logement social qui leur ont souvent échu en dernier ressort.
Ils sont d’ailleurs régulièrement auditionnés ; une manière de les responsabiliser davantage et de suivre de près leurs “prestations”. Est-ce là, peut-être une manière d’éviter les ratages et scandales dans lesquels ont été mis en cause des walis. Sont-ils également sujet à des pressions de lobbys locaux, qui le moins qu’ils fassent, raflent les marchés ou constituent des blocages le cas échéant.
Ce n’est, pour autant, pas ce qui les exonère de reproches, eux qui détiennent tous les leviers locaux sans obligation d’en référer aux élus, qui dans l’organisation actuelle, ne détiennent aucun pouvoir. Les élus se plaignent régulièrement de cet état de fait, alors qu’on annonce un renforcement des prérogatives du wali qui a déjà entre les mains le OK et le veto sur toute décision. Il peut constituer souvent, ce “mal aimé de la population”, un fusible qui saute pour calmer la fronde sociale.
Verra-t-on alors plus clair avec l’arrivée du nouveau code de wilaya qu’on annonce depuis des années !
Djilali .B
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