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06 mai 2008

Bolivie : mise en route du mensonge

Ecrit dans : Bazooka

Le préfet de Santa Cruz fête sa «victoire». Les dépêches répercutent l’information en boucle : les résultats donnent 85% de oui pour l’autonomie et 15% de non. Les chiffres assomment par leur écart.
Oui, mais combien de Boliviens de la province de Santa Cruz ont voté ?

Les agences de presse ne nous le disent pas. Elles nous laissent dans la confusion, faisant croire par le taux élevé des oui au séparatisme que la participation a été massive. Peu de mots sur Morales qui a considéré que ce référendum sur l’autonomie de la province est un fiasco au vu de l’abstention massive. En fait, seuls 25% du corps électoral, estimé à 950 000 personnes, a voté.

85% des 25% des Boliviens de la province, c’est véritablement un fiasco et aucun journaliste honnête ne peut titrer sur la victoire du préfet ! Et en toute «démocratie», une partie des 25 % peut décider du sort des 100%. La machine à mentir est en route, comme pour le Kosovo, comme pour le Tibet et comme tous les jours pour Israël.

Toute tentative du pouvoir central et du gouvernement socialiste d’Evo Morales de s’opposer aux conséquences pratiques de ce vote sera «taxée» d’antidémocratique. Vive la presse libre de l’Occident. Pour rappel, ce référendum devait décider de l’autonomie mais aussi de la création d’une police – autant dire d’une armée que des milices entraînées par les paramilitaires colombiens – et du rejet de la décision du président Morales de nationaliser le pétrole et le gaz.

Vivement encouragé par les USA, financé par la NDC américaine qui a orchestré les révolutions oranges, financé par les compagnies pétrolières, le préfet a, en effet, de quoi monter une armée. L’urgence est de faire passer le vote pour légitime et bien peu poseront la question de savoir qui pèse plus lourd : les 25% qui ont voté ou les 75% qui se sont abstenus ?

Qui pèse plus lourd : un vote national qui a amené un Indien socialiste à la tête de l’Etat ou un vote local ? Derrière cette question se joue le sort des Etats nationaux. Quand la droite et l’oligarchie perdent au plan national, elles n’ont plus qu’à fomenter des séparatismes et détruire l’Etat central, se doter de forces militaires et entraîner la lutte politique sur le terrain de la violence armée.

Connaissant le cynisme des USA qui dirigent en sous-main l’opération, cette issue est désormais inéluctable. Il ne reste qu’à l’habiller de la légitimité démocratique des 25%. Les agences occidentales s’y emploient déjà.

MOHAMED BOUHAMIDI


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