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05 mai 2008

La flamme olympique à Alger

Ecrit dans : Point Zéro

Elle aurait pu passer par là. Si elle l’avait fait, la flamme olympique aurait été encadrée par les milliers de policiers, saluée par les milliers de Chinois, prise à partie par les milliers de chômeurs. Si elle était passée par là, elle aurait pu emprunter les grands boulevards fraîchement repeints pour l’occasion par les walis.

Si elle était passée par là, la flamme olympique aurait pu passer par le chantier de l’autoroute Est-Ouest, longer l’Algérie des émeutes en glissant de manière apolitique sur le goudron lisse, elle aurait pu brûler les dernières forêts et enflammer les derniers défenseurs du parc d’El Kala.

Mais si elle était passée par là, la flamme olympique aurait eu à affronter l’effroyable circulation d’Alger, passer les 300 barrages policiers de la capitale, se soumettre aux contrôles pour voir si elle ne transporte pas de drogue sur elle, si elle n’est pas armée, fichée ou recherchée, si elle ne boit pas d’alcool en conduisant et si elle n’a pas d’inscription païenne inscrite sous le tapis de sol.

Si elle était passée par là, la flamme olympique aurait eu à trouver un impossible taxi, à enlever son short pour mettre une tenue plus conforme aux normes musulmanes, à éviter les crachats et les insultes.

Elle aurait dû faire de la course à pied, s’essayer au saut d’obstacles, tenter d’éviter le lancer de bombes, les colères de la foule, les agressions des avaleurs de cachets, toutes des disciplines olympiques inscrites officiellement comme des sports nationaux.

Si elle était passée par là, la flamme olympique serait passée et on y aurait vu que du feu. Ce qui est sûr par contre, c’est que la flamme olympique, si elle était passée, serait restée allumée, l’incendie couvant à peu près sur l’ensemble du territoire. Comme les émeutiers de Chlef, les derniers de Ksar El Boukhari et les autres à venir, l’essentiel étant de participer.

Chawki Amari


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