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26 avril 2008

Le jeu trouble de Sarkozy

Ecrit dans : Editorial Expression

Sarkozy, l’immigré devenu chef de l’Etat français, ferme derrière lui la porte. Il refuse même le droit de vote local à ceux des immigrés venus avant son investiture. Quant à ceux qui aspirent emprunter aujourd’hui le même chemin que son père, il leur oppose un niet sélectif. Il appelle cela l’immigration choisie. On en sait un peu plus sur ce concept depuis sa prestation télévisée de jeudi dernier. «On ne peut pas se comporter de la même façon avec la Suisse qu’avec la Turquie» a-t-il asséné au sujet de l’adhésion à l’Union européenne.

Toute la pensée du président français est dans cette comparaison. A ceux qui lui ont fait remarquer que la Turquie a une partie de son territoire en Europe, il rétorque qu’Istanbul a beau être une belle ville elle n’est qu’une toute petite partie de la Turquie. En réalité, c’est moins la géographie qui gêne Sarkozy que le peuple turc à majorité musulmane. C’est de cette catégorie d’immigrés que Nicolas Sarkozy ne veut pas en France. Une catégorie en provenance principalement du Maghreb qui, pourtant, serait en droit d’exiger des réparations de la colonisation au même titre que les Juifs les ont obtenues de l’Allemagne.

Mais loin de nous lamenter, nous ne pouvons exiger de lui ce qu’il refuse aux Français eux-mêmes. Les Français qui ont refusé le traité européen par référendum et que Sarkozy a fait passer par le Parlement. Les Français moyens à qui il tente de retirer toute aide sociale au moment même où les prix à la consommation flambent. Des Français qui attendent toujours sa promesse électorale d’élever leur pouvoir d’achat. Des Français qui le voient plutôt s’empresser, juste après sa prise de fonction, d’offrir le fameux paquet fiscal à une certaine catégorie de nantis.

De Gaulle doit se retourner dans sa tombe quand l’actuel chef de l’Etat qui, tout en se réclamant de son héritage, fait exactement le contraire du gaullisme. De son américanisme plutôt feint que réel, à l’abandon de la politique arabe de l’homme du 18 juin, Sarkozy n’étonne en fait que ceux qui veulent bien l’être. Non, nous ne nous lamenterons pas. En revanche, il nous faudra bien faire attention pour ne pas tomber les yeux fermés dans ce «cadeau empoisonné» qu’est l’Union pour la Méditerranée qu’il veut nous offrir.

Comment peut-on décemment parler d’un tel ensemble alors que la circulation des personnes de la rive Sud vers le Nord est chaque fois fermée d’un tour supplémentaire par le promoteur de ce projet? Quand ce même promoteur n’a jamais eu un moindre mot en faveur du peuple palestinien qui vit le martyre à Ghaza. Les trois quarts des Français regrettent d’avoir élu Sarkozy à la magistrature suprême.

L’ensemble des Algériens, à l’exception des Algériens de service qui sont connus, ne lui accorde aucune confiance. Et ils ne sont pas près de s’embarquer dans sa galère «méditerranéenne». L’immigré, devenu président, aura tout de même réussi à unir le peuple algérien et le peuple français dans la douleur qu’il réserve à chacun d’entre eux.

Zouhir MEBARKI


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