Un grain de beauté sur le front social
Ecrit dans : Point Zéro
Pour un planton de palais ou un contrôleur de l’ordre, il y a de quoi avoir peur. Vingt syndicats unis, libérés des tutelles et échappés des centrales, contestent, s’imposent et revendiquent. Ils entrent en grève sans avis médical, protestent sans autorisation du ministère et marchent spontanément sans les recommandations de l’association nationale des cordonniers favorable à un troisième mandat.
Les grévistes ont beau dire et répéter qu’ils ne font pas de politique, le régime est convaincu que revendiquer en dehors des revendicateurs agréés, c’est déjà de la politique. Les grévistes ont beau dire et répéter qu’il n’y a personne derrière eux, le régime est convaincu qu’ils sont à la solde d’extraterrestres d’origine juive marocaine et par-là font pleuvoir les menaces.
Ce changement annoncé dans la représentation syndicale appelle évidemment à un contrecoup, le régime détestant, en dehors des miroirs, qu’on lui demande quelque chose avant qu’il n’ait donné quelque chose.
On annonce déjà que pour le 1er mai prochain, la centrale syndicale UGTA va lancer un mouvement. Pas de grève puisque Sidi Saïd trouve plus efficace d’habiter au Club des pins et discuter de tripartite en short que de sortir dans les rues demander un peu plus à manger.
Mais un mouvement de mobilisation, juste pour voir combien ils sont, pour exister et mériter les salaires des cadres de la grosse centrale. Bien sûr, le gouvernement va aider ce mouvement, en oubliant d’appeler à la justice, en oubliant de décréter les interdictions de marche, en sortant les caméras et ouvrant la télévision.
On dit même que les ministères de l’Agriculture et du Commerce vont offrir gratuitement aux syndiqués des sandwiches au cacher prélevés sur les réserves de change. On dit n’importe quoi, El Hachemi Djaâboub, ministre du Commerce, a toujours expliqué que même le cacher obéit à l’offre et la demande.
Chawki Amari
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