La nécessaire mise à niveau
Ecrit dans : Editorial Expression
Les conditions d’entrée et de séjour des étrangers seront désormais plus drastiques avec l’objectif de mettre l’Algérie en phase avec l’évolution que connaissent ces dernières années les voyages transfrontaliers. Il est patent que l’Algérie a accumulé un retard préjudiciable dans le traitement des entrées et du séjour des étrangers sur son territoire.
A l’heure des cartes numériques et des visas biométriques, l’Algérie en est encore aux paperasses et à des lois éculées, aujourd’hui obsolètes, qui ne répondent plus à l’impératif de sécurité d’une part, aux flux migratoires de plus en plus grands des clandestins…qui prennent pour destination l’Algérie, d’autre part. Organiser et sécuriser l’entrée dans le pays ne veut en rien dire se fermer aux étrangers, mais bien au contraire, c’est leur offrir les meilleures conditions d’accès et de séjour au pays.
En fait, la migration transfrontalière est aujourd’hui l’une des préoccupations majeures de la communauté internationale induite par les activités terroristes, l’expansion de la drogue et ses méfaits sur des pans de plus en plus larges de la société, l’immigration clandestine, autant de paramètres qui ont amené Européens et Américains, notamment, à cadenasser leurs frontières et à revoir les conditions d’entrée des étrangers sur leur territoire.
Ces dernières années, l’Algérie, outre d’être devenue un lieu de passage des clandestins venus des profondeurs de l’Afrique, est aussi en passe d’être un lieu de transit de la drogue. Le contrôle aux frontières comme les conditions d’entrée en Algérie étaient en total décalage par rapport aux mutations enregistrées dans le monde où ces paramètres sont devenus la condition sine qua non d’accès à l’Union européenne et aux Etats-Unis, entre autres.
Il faut dire aussi, que les lois algériennes en la matière qui remontent à plus de quatre décennies -depuis l’Indépendance en fait- n’ont connu aucune évolution notable ni même des mises à jour régulières. Les lois qui organisent l’entrée et le séjour des étrangers sont, aujourd’hui, le moins qui puisse en être dit, archaïques. C’est à cet archaïsme que le projet de loi, en débat au niveau de l’APN, veut mettre un terme.
La législation algérienne en matière d’entrée et de séjour avait réellement besoin de ce coup de jeune et surtout d’un toilettage en profondeur. Il fallait requalifier les conditions d’entrée et de séjour en Algérie. Aussi, la mise à niveau de la loi donnera-t-elle à Alger de mieux canaliser le flux des entrées, un meilleur contrôle de l’immigration clandestine que d’affiner les conditions de séjour dans le pays, comme l’obtention de la carte de résidence pour une période longue ou l’accès au travail.
Toutes choses qui nécessitaient, à l’évidence, une mise à niveau pour mettre l’Algérie en harmonie avec les méthodes modernes usitées en la matière dans le monde, comme de mettre en oeuvre le principe de réciprocité avec ses partenaires étrangers.
N. KRIM
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