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10 mars 2007

Irak : une voie de sortie

Ecrit dans : L'édito

La décantation tant appréhendée commence à se dessiner en Irak, sous les coups de boutoir de la résistance et de la guérilla. La réalité aujourd’hui est que les Etats-Unis ne sont plus en position de dicter seuls la démarche à suivre dans la région. Preuve qu’ils acceptent de s’associer, pour la première fois, avec deux pays «ennemis», l’Iran et la Syrie, pour essayer de trouver une solution — ou des ébauches de solution — à cet imbroglio irakien.

C’est le fait qui va indéniablement marquer la conférence internationale sur l’Irak qui s’ouvre aujourd’hui à Bagdad et auquel devraient prendre part tous les pays voisins ainsi que les autres grandes puissances.

Que peut bien cacher cette présence des Iraniens et des Syriens aux côtés des Américains à cette conférence ? Pour nombre d’observateurs, le seul fait d’impliquer Damas et Téhéran de cette façon rend dérisoires toutes les menaces américaines à leur encontre ; même si des responsables américains ont vite tenté de justifier cette situation embarrassante pour eux, en déclarant qu’ils iraient en tout cas «demander des comptes» aux dirigeants de ces deux pays sur leur «conduite» à l’égard de l’Irak et du «terrorisme» en général. En d’autres termes, les Américains ouvrent là bien un dialogue. C’est la mise en application parfaite du plan Baker qui préconisait l’ouverture d’un dialogue avec Damas et Téhéran sur la crise irakienne, rejeté formellement en son temps par le président Bush.

Cette rencontre intervient à un moment où l’escalade de la violence est montée d’un cran depuis le lancement du plan de sécurisation de la ville de Bagdad, mis en échec par la multiplication des attentats qui font chaque jour des centaines de morts, dont de plus en plus de GI’s. Une situation qui vient renforcer dans leur conviction les adversaires du président Bush au Congrès ; lesquels ont d’ailleurs commencé à enclencher le processus en déposant ce jeudi un projet de résolution demandant le retrait des troupes d’Irak d’ici à septembre 2008, auquel Bush menace d’opposer son veto.

Mais le Président va aussi devoir, désormais, affronter une opinion locale de plus en plus hostile à la guerre en Irak et dont la radicalisation va crescendo. Car le mouvement anti-guerre revient cette semaine et compte organiser, le 17 mars, la plus grande manifestation anti-guerre qui en appellerait d’autres, à l’image de celles qui ont pu amener, il y a quarante ans, au retrait des troupes du Vietnam après six années de guerre atroce et injuste. Le même spectre plane aujourd’hui avec presque le même décor, les mêmes antagonismes, le même sentiment d’impasse et, enfin, la même envie d’en sortir.

Mussa Acherchour


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