Qu'est-ce que c'est ? A partir de cette page vous pouvez proposer le billet « Nuages sur le Moyen-Orient » sur différents sites grâce aux liens de la partie Social Web afin qu'il y soit sauvegardé et partagé, ou vous pouvez utiliser le formulaire E-mail pour envoyer un lien par email.

Social Web

E-mail

E-mail It
31 mars 2008

Nuages sur le Moyen-Orient

Ecrit dans : Bazooka

Les commentateurs arabes s’opposent sur le fond à propos du Sommet arabe. A les écouter et suivre leur profusion d’analyses, on perd presque le nord. Pour les uns, ce sommet est un succès pour la Syrie dès lors qu’il s’est tenu même s’il n’a réuni que la moitié des chefs d’Etat. Pour les autres, il est un échec et un sérieux avertissement pour la même Syrie à propos de sa position sur le Liban.

Pour tous, l’acte d’accusation tourne autour de l’attitude à adopter sur la démocratie libanaise. Il est facile et dans l’air du temps. A tous les griefs connus, de l’alliance avec l’Iran au réquisitoire précipité sur l’assassinat de Hariri, on vient d’ajouter un crime de lèsedémocratie et par les pays arabes de surcroît.

Le fait n’est pas anodin et il mérite des analyses un peu plus poussées que celles données à entendre jusque-là. Résumons : l’Iran passe au stade d’ennemi principal des Arabes puisque Moubarak le rappelle au titre des raisons de son boycott et que l’Arabie saoudite n’en dit pas moins. Sur ce, Condoleezza Rice arrive, quelques jours après le départ de Dick Cheney, avec pour seule mission de faire lâcher du lest à Israël, l’obliger à des concessions de façade.

En tout cas, ces visites en série montrent à quel point le Moyen- Orient est au cœur des préoccupations urgentes de la Maison Blanche. Or, l’expérience nous a montré que tout effort fait en direction des Palestiniens précède toujours une agression américaine.

Il ne s’agit pas seulement de récompenser et de conforter les pays arabes «modérés» en montrant que la modération est payante à leur opinion publique, qui de toute façon n’existe pas en dehors de quelques réactions émotionnelles sans conséquence et sans lendemain. Il s’agit de bruit de bottes. La Syrie et l’Iran en seront l’épicentre.

Mais apparemment l’étincelle partira du Liban. L’invitation aux Etats-Unis du chef de guerre libanais Samir Geagea et les accusations du gouvernement libanais plaident pour une option de guerre civile au Liban qui ouvrirait toutes les hypothèses, y compris celle d’une responsabilité syrienne directe.

Frapper la Syrie pour abattre le Hezbollah et enlever quelques atouts à l’Iran, frapper l’armée du Mahdi pour les mêmes raisons, libérer le gouvernement irakien des entraves internes pour en faire le cheval de Troie qui enlèvera toute consistance à l’Opep, lui imposer une loi léonine sur le pétrole et la faire œuvrer à une surproduction semblent être les objectifs à court terme dont parlait Dick Cheney. Nous verrons demain si ce plan est réalisable dans les conditions d’aujourd’hui.

Mohamed Bouhamidi


Retourner à : Nuages sur le Moyen-Orient