Qu'est-ce que c'est ? A partir de cette page vous pouvez proposer le billet « Ingérences et ambition nationale (1) » sur différents sites grâce aux liens de la partie Social Web afin qu'il y soit sauvegardé et partagé, ou vous pouvez utiliser le formulaire E-mail pour envoyer un lien par email.

Social Web

E-mail

E-mail It
11 février 2008

Ingérences et ambition nationale (1)

Ecrit dans : Bazooka

Vous avez lu comme moi les déclarations de l’ambassadeur de la Grande-Bretagne et certainement quelques extraits des débats organisés à Londres sur notre pays. Le même jour ou presque notre presse rapporte le refus argentin de se soumettre (il n’existe pas d’autre mot pour désigner ce fait) à un audit du FMI. Bref, l’Etat argentin pose crûment aux dirigeants du FMI la question de savoir qui ils sont, de quoi ils se réclament et au nom de quel droit ou de quelle haute conscience universelle ils se prévalent pour les auditer.

Nous avons dans le cas de l’Argentine l’affirmation d’une ambition nationale, de l’ambition nationale minimum du charbonnier d’être maître chez lui. Bien sûr, me direz-vous, le pouvoir argentin est fort de sa représentativité indubitable née d’une élection démocratique portée par la mobilisation des citoyens libres qui veulent en découdre avec les puissances de la finance qui avaient déjà mis le pays à genoux. De ce point de vue, le FMI ni aucune grande puissance ne pourront faire grand-chose tant la base sociale et politique du régime est solide par sa conscience et ses buts.

Voilà une des lois fondamentales de la vie politique : la démocratie est la meilleure arme et la plus efficace dans la défense de l’indépendance de la décision nationale, bien avant les forces armées et les manœuvres diplomatiques souterraines. Du côté de notre pays, la question la plus intéressante ne concerne ni le contenu des déclarations de l’ambassadeur ni même l’absence de réponse d’un pouvoir qui ne jure que de sa légitimité à l’international, de sa place retrouvée dans le concert des nations, confondant l’attrait puissant de nos dollars avec un mystérieux savoir-faire dans la séduction.

Et que demain un communiqué bien léché aux mots pesés dans la balance du bijoutier rappelle cet ambassadeur à ses devoirs de réserve (ce qui m’étonnerait mais enfin…) ne changerait rien à l’affaire : les chancelleries occidentales ont si bien perçu chez ce pouvoir l’abandon de toute ambition nationale, qu’elles se permettent de le rappeler aux engagements qu’il a pris à l’international.

Et vous aurez raison de penser tout de suite au gaz et au pétrole car la Grande-Bretagne ni l’Europe ne laisseront leur sécurité énergétique sous la menace de l’instabilité, de la confusion et du brouillage des perspectivistes. L’ambassadeur n’a pas dit autre chose et il invite expressément nos dirigeants à gérer le pays plutôt que de gérer le bonheur d’une seule personne en le déconnectant des ambitions et du besoin du pays. C’est on ne peut plus clair.

Mohamed Bouhamidi


Retourner à : Ingérences et ambition nationale (1)