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17 janvier 2008

LES DÉDALES DE LA FAUSSE CONSCIENCE

Ecrit dans : Bazooka

Puisque je vous ai parlé, hier, des deux lycéens s’éveillant à la conscience et à la volonté d’agir pour leurs intérêts et leurs droits, j’ai pensé utile de vous proposer, aujourd’hui, cette très belle réflexion d’un enseignant sur ce qu’affrontent les jeunes pour se frayer un chemin vers la vie. Vous ne serez pas déçus. «Donner des cours (…) à des jeunes (…) permet de faire la découverte de préoccupations, d’interrogations, de modes de pensée où on peut lire, mêlés, courage, espoir, détresse, cynisme, absurde, le tout enveloppé dans une immense incrédulité et l’absence totale d’illusion pour tout ce qui vient de l’Etat.

Inversement, tout ce qui ne vient pas de l’Etat, a fortiori s’il lui est hostile, est investi d’un crédit sans condition. C’est la posture du spectateur lésé mais impuissant à être l’acteur de sa propre vie. C’est peut-être ce qui explique le côté infantile de certaines de leurs réactions après les derniers attentats. Ce qui frappe, c’est que personne, quasiment, n’est intéressé à s’interroger sur des assertions du genre c’est la misère qui en est la cause ou bien ce n’est pas les islamistes qui en sont les auteurs.

Aucun ne se demande (…) La “thèse” la plus biscornue est la bienvenue pourvu qu’elle s’oppose à celle de l’Etat. C’est une loi des régimes politiques “de type vertical” de produire structurellement un tel comportement politique, de rejet de principe, à tort ou à raison, de tout ce qui vient “d’en haut”, (…) Tous les autres clivages s’estompent devant le “eux et nous”. La frustration née de la dépossession de soi en tant que sujet politique nourrit tous les projets preneurs de frustrations, rédempteurs des temps modernes (…) Il faut bien avouer qu’en Algérie, sur ce terrain, (…) l’islamisme joue sur du velours : la référence au “modèle originel” indiscuté, (…) fait peser la suspicion sur tout Etat réel, a fortiori s’il est frappé de tares.

L’islamisme veut en faire la référence obligée de toute aspiration au changement. Cette grille religieuse imposée à la lecture politique de la nature de la crise actuelle, de ses enjeux et des perspectives de changements qu’elle appelle (…) n’est pas mue (…) par le souci de “parler politique dans le langage que comprend le peuple”, autrement dit “en religieux”. Elle vise à imposer une hiérarchie des formes de lutte qui disqualifie le travail de mobilisation démocratique des diverses couches sociales, pour construire avec eux et pour eux tous (…) au profit d’une démarche aventuriste type “allumage de la mèche” propre au lumpen déclassé.

Que les luttes démocratiques intègrent les aspirations du lumpen déclassé cela paraît évident. Ce qui l’est (…) nettement moins, c’est qu’il (les bazaris sont encore en arrière-plan) en (…) fixe l’orientation, les buts et les méthodes. En fait, l’islamisme sert très bien les intérêts de ce régime en freinant et en retardant le travail de mobilisation démocratique. C’est bien pour cela qu’il ne se presse pas pour déverrouiller le champ politique.» Vrai, comment, quand on est jeune, trouver sa voie, dans ce dédale des représentations suicidantes et apprendre à lutter pour la vie ?

MOHAMED BOUHAMIDI


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