Campagne
Ecrit dans : Editorial Liberté
Faut-il pour autant singulariser ce début de campagne en faisant fi de cet air de déjà-vu, qui renseigne sur le peu d’intérêt qu’accordent les citoyens aux discours creux ? Trouver peut-être des circonstances atténuantes à une pâleur qui prend les allures de symptôme d’une maladie qui s’aggrave ?
La campagne pour les prochaines élections municipales a débuté ce jeudi, sans grande conviction, autant pour un électorat dont l’esprit est certainement ailleurs que pour des candidats sans imagination qui sacrifient, faute de mieux, volontiers au rituel “collage des affiches” pour donner le change. Sinon rien ou presque rien qui indique l’effervescence festive propre aux grandes joutes démocratiques. Et le constat n’est pas sévère. Un début de campagne timide qui ira sûrement crescendo ?
Plutôt une ébauche d’un contrat dont les termes sont aussi imprécis que peuvent l’être les intentions de partis politiques qui ne savent comment composer avec le lourd passif légué par la déconvenue du scrutin législatif. Faut-il pour autant singulariser ce début de campagne en faisant fi de cet air de déjà-vu, qui renseigne sur le peu d’intérêt qu’accordent les citoyens aux discours creux ?
Trouver peut-être des circonstances atténuantes à une pâleur qui prend les allures de symptôme d’une maladie qui s’aggrave ? Cependant, il y a sûrement lieu d’éviter de faire le parallèle entre ces campagnes électorales haut en couleur des démocraties occidentales en quête de voix et celles qui se déroulent presque dans la discrétion en Algérie et qui sont plutôt en quête d’appui, d’accords secrets et d’alliances. Autant dire qu’on ne sera pas mieux inspiré si on mesure le succès d’une campagne au degré de mobilisation des foules et à l’intensification des meetings.
La messe est dite, d’autant mieux si d’entrée de jeu on fait la part belle au tribalisme, au communautarisme, aux liens de parenté, mais aussi aux accointances grosses d’intérêts et aux promesses qui empruntent d’autres sentiers que les tribunes de campagne électorale.
Et tant pis pour la légitimité populaire, il semble bien que ce n’est pas la tasse de thé, de nos candidats. Preuve en est du côté des partis politiques, on n’a pas fait un plat de la désaffection populaire à l’issue des dernières élections législatives. L’essentiel était, n’est-ce pas, d’avoir engrangé un plus grand nombre de sièges au Parlement. C’est apparemment aussi le cas pour ces élections locales.
Zahir Benmostepha
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