Qu'est-ce que c'est ? A partir de cette page vous pouvez proposer le billet « Belkhadem sera-t-il lâché ? » sur différents sites grâce aux liens de la partie Social Web afin qu'il y soit sauvegardé et partagé, ou vous pouvez utiliser le formulaire E-mail pour envoyer un lien par email.

Social Web

E-mail

E-mail It
24 octobre 2007

Belkhadem sera-t-il lâché ?

Ecrit dans : Commentaire El Watan

Des militants FLN, en grand nombre et de plus en plus organisés, se liguent contre Belkhadem et son entourage, accusés de « mauvais choix » des candidatures aux élections locales du 29 novembre 2007. Appelée à se radicaliser au fur et à mesure que se rapproche l’échéance électorale, la contestation emprunte beaucoup à la fronde qui a marqué les législatives d’avril dernier.

La crise qui secoue le parti n’a rien de conjoncturelle, elle est structurelle et permanente depuis le « coup d’Etat » interne fomenté en 2004 contre Benflis, avec l’appui de diverses institutions étatiques, notamment la Présidence et la justice. En s’alignant totalement sur le pouvoir, perdant de ce fait tout libre arbitre, le parti s’est coupé d’un pan entier de ses cadres et militants et a versé dans des pratiques internes antidémocratiques.

Afin de sauver les meubles, Belkhadem est aujourd’hui devant un douloureux dilemme : faire fi de la contestation et recourir de nouveau à l’exclusion et à la répression ou bien assumer l’entière responsabilité de la crise et procéder à des révisions déchirantes, voire démissionner de son poste. Cette dernière hypothèse est improbable car elle ne correspond pas au choix pris et assumé par le secrétaire général du FLN et ses fidèles de servir fidèlement et totalement le président de la République : un « lâchage » de Bouteflika à une année et demie de la fin du mandat présidentiel serait vu comme de la « trahison ».

Mais si Belkhadem devait partir, ce serait par décision du chef de l’Etat lui-même, faisant jouer cet « effet fusible » qui sied à tout second personnage qui « doit » perdre son poste pour que soit assurée la protection de son chef. Bouteflika n’est pas satisfait de l’autre casquette de Belkhadem, celle de chef du gouvernement. Un grand nombre de chantiers stratégiques ne sont pas entamés et ceux qui l’ont été n’ont pas produit les résultats escomptés.

L’Algérie est en panne en dépit d’une considérable manne financière. Le dernier des constats d’échec qui vient d’être fait concerne la jeunesse algérienne. Tous les clignotants sont au rouge et cela n’est pas de nature à enjoliver le bilan Bouteflika le moment voulu, en avril 2009.

Il semblerait que l’on soit actuellement dans une logique du départ de Belkhadem qui, au demeurant, depuis quelque temps, est effacé de la gestion gouvernementale au profit du chef de l’Etat et, par endroits, du ministre de l’Intérieur, Yazid Zerhouni.

En outre, il apparaît incapable de stopper la colère montante au sein du FLN et, en fin de compte, au plan politique il n’a rien de concret à mettre en avant : l’alliance présidentielle, où le FLN devait jouer le rôle de locomotive, a implosé et la réconciliation nationale que le parti devait impulser a trébuché sur les pavés ensanglantés par les jeunes kamikazes.

Mais comme en Algérie ce n’est pas toujours la logique politique qui prévaut, Bouteflika pourrait bien décider de ne rien changer et laisser les choses courir et… pourrir.

Ali Bahmane


Retourner à : Belkhadem sera-t-il lâché ?